Deux mois plus tard en Thaïlande – Première partie

Salut à toi ma petite endive au caramel. J’espère que tu profites un peu du soleil qui semble enfin être sorti de sa période de dépression où il eu passé la plupart de son temps, enfermé dans sa chambre à écouter Mylène Farmer.

Alors que le monde est à deux doigts de se taper sur la gueule et alors que les avions disparaissent comme par magie (encore un complot des reptilients illuminatis ca!), Je continue de me prélasser tranquillement au soleil, les pieds baignant dans cet étang qui n’est autre qu’un conglomérat constitué de litres de bière, d’eau et d’alcool de riz drainé par mon corps en manque de frais. Cela fait donc deux mois que ton serviteur est parti sauver le monde à Chiang Mai en Thaïlande. Voici donc un petit résumé, savant mélange de chaleurs intenses, d’histoires dignes de tes pires cauchemars, et, malgré tout, de bonheur et de sourires.

Enfants de constructeur
Enfants de constructeur

 

Au boulot!

L’association pour laquelle je travaille a pour vocation l’aide aux enfants. c’est une association franco (la bosse, Magali, un personnage)-italienne (le boss, que je ne connais que par de brefs échanges sur skype) qui à maintenant plus de dix ans. Concrètement, elle intervient auprès des enfants qui ne sont pas scolarisés par manque de moyen mais également auprès de familles dont l’enfant (ou les enfants) à subit un traumatisme durant son enfance.

La grande majorité des enfants sont issus de familles migrantes. Etant dans le nord de la Thaïlande (La carte, là haut, Bon sang, je t’ai mis une carte! ) et donc non loin de la Birmanie, ce sont pour la plupart des migrants birmans en quête de bonheur qui atterrissent dans ces camps. A ces derniers viennent s’ajouter quelques Thai ay (je te laisse te renseigner), et cambodgiens (plus rares). Outre le fait qu’ils ont dû affronter vents-et-marées pour en arriver là, le point commun entre tous ces morceaux de civilisation ayant atterri à Chiang Mai est qu’ils n’ont aucune identité aux yeux de la Thaïlande, il n’existent pas. Depuis peu, la Thaïlande accepte de faire des visas temporaires aux travailleurs mais tous ne sont pas acceptés. Bref, quoiqu’il en soit, je suis pas la non plus pour te faire un cours de géopolitique ou bien peut être, d’ethnologie, qui sait?

Réfugiés Birmans
Réfugiés Birmans

 

Mon taff

Les chantiers

Un chantier c’est quoi? Je crois te l’avoir raconté un petit peu ici mais je vais re-détailler un peu la chose. Un chantier, c’est une sorte de bidonville dans lequel on stock les travailleurs du bâtiment dans des conditions plus que précaires. Ces derniers travaillent 7/7j de 8h à 17h00 (horaires variables selon les chantiers) et sont payés quelque chose comme 5 à 7 euros par jours de taff. Ils ont droit à 1j et demi de vacance par mois et, pour les dissuader de les prendre, on leurs propose un chantage du genre « Mon grand, si tu bosses 10 jours consécutifs, on te file un 11ème jour de paye… C’est pas un peu la super classe intergalactique?  (oui, intergalactique car ici, en Thaïlande, on est en 2557!) ».

Les  adultes travaillant donc la journée, les enfants sont laissés seuls au camp. Je vais sur 2 à 3 chantiers par semaines, (pour des cours d’Anglais et de mathématiques). Mon travaille se limite à l’assistance des travailleurs du social dans la prononciation et l’écriture. Pour t’expliquer, on divise souvent les cours en deux catégories: Les plus grands qui font des maths ou de l’anglais, et les plus petits qui font du coloriage (la plupart du temps, pour certains, le coloriage consiste à colorier la feuille en entier franchissant ainsi toutes les règles inculqués durant notre enfance), des légos ou encore de l’escalade. En effet, ces derniers ont la fâcheuse tendance à s’agripper à tout ce qui est agrippable sur ta personne: bras, poche, cou (ils sont aussi capables d’escalader une gouttière pour se jeter sur ton dos et ce malgré les 3 déjà agrippés à chacun de tes bras (true story)). Si tu en portes un pour lui faire l’avion, tu peux être sur que dix vont rappliqués. Et oui, c’est un peu comme dans le 93 t’as vu.  Aussi, dans certains chantiers, et comme certaines lois sont universelles (par exemple, cette version binaire 2.0 du serment d’hypocrate qui définit que « toute personne ayant des compétences en informatique se doit de réparer le matériel défaillant de son prochain »),  je me vois parfois aller dans l’unique pièce de 4 mètres par 6 qui sert de dortoir/cuisine/salon pour toute la famille afin de réparer/ Expliquer comment convertir une vidéo / tester la mémoire / voir les yeux du propriétaire qui brillent car lui annonçant, au même titre qu’un médecin annonce un cancer, que son disque dur vient de claquer. Réjouissance ceci dit, L’avantage, c’est qu’une fois allumé, l’ordinateur peu transformer la pièce en sauna.

Réfugiés Birmans
Réfugiés Birmans

 

Boys home

Haaaaaa, Boys Home, l’orphelinat. Ce merveilleux endroit ou les enfants, malgré leur bas age (entre 10 et 16 ans), donnent l’impression d’avoir autant vécu qu’un vétéran de la guerre du Viet-Nam. Le truc de fou, c’est que malgré le nom de l’établissement, boys home, refuge pour garçons en manque d’affection familial, les enfants sont généralement victimes d’abus au sein même de l’orphelinat. Ce que j’aime ici, c’est vraiment le contraste entre le côté nonchalant des enfants avant de commencer un match et l’amusement, l’implication et la fraternité qui monte progressivement en fonction du temps.  Bref, comme tu es un lecteur assidu, tu sais probablement déjà de quoi il s’agit hein!

Bref, c’est un petit résumé, la seconde partie arrive sous peu.

Sur ce je te souhaite bien du bonheur, avec tes baguettes, ton camembert tes huîtres et ton pinard! Vil gredin que tu es!

Poutous d’amour.

> Galerie photo :Hang Dong près de Chiang Mai – Thaïlande <

 

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