Makha Bucha,une journée sous le signe de Bouddha à Chiang Mai.
Flipon roupoulou est un français qui à décider d’atteindre le nirvana en suivant les pratiques Bouddhiques inspirés par un certain Siddharta (Bouddha). Pour ce faire, ce dernier, non pas qu’il soit fan de ce triste légume qu’est la carotte, obligé de s’enterrer, caché aux yeux de tous, pour vivre, faisant frémir sa croupe au grès des vents telle une véritable miley cyrus du royaume végétal. Non pas non plus qu’il voue un culte à ces personnages remplis de taches de rousseurs et dépourvus d’âmes dont le taux de phéomélanine et totalement disproportionné (il existe d’ailleurs à ce sujet, un festival des roux… non non. Sérieusement… ). Ce dernier donc se pare de son habit orange – dont il mettra 17 minutes à l’enfiler correctement – et part s’enfermer dans une grotte, loin de tout, loin d’internet et de ses vidéos de chatons et loin des gens, avec pour seul objectif, la découverte de soi. Les semaines passèrent, et devinrent des mois, Flipon se nourrissant exclusivement de feuilles mortes et de racines, sentait qu’il se rapproché d’une vérité, à la fois excitante et effrayante. C’est alors que vient enfin le moment tant attendu. L’illumination. En effet, le 13 février. Flipon se leva, fixant la parois droite de sa grotte (qu’il avait nommé Geneviève, sa confidente, tant il s’y faisait chier) d’un regard noir, déchiré rempli de désespoir. Puis, dans un élan de haine et de colère, Flipon s’élança tête baissée sur Geneviève, hurlant un déchirant « POURQUOIIIII???? » . S’en suivi alors un bruit sourd puis un long et froid silence. Flipon, avait trouvé sa vérité. Tant de méditations et tant de questionnements sur son être intérieur, pour en finir ainsi.
Nul ne sais ce qui a pu conduire Flipon dans cet élan de folie. Certains disent qu’il aurait malencontreusement mangé des champignons hallucinogènes, les confondants avec des cèpes. Si seulement il avait été renseigné, il saurait que ce genre de champignons ne pousse pas dans la région ou il aura élu domicile durant ces quelques mois. D’autres disent, les plus mauvaises langues, qu’il aurait découvert un amour profond mais impossible pour Jean-François Copé, et que cette vision même, le conduit à faire ce qui était juste, pour le bien être de sa planète qu’il aimait tant.
Trève d’idioties. Makha Bucha c’est quoi ?
C’est une fête se déroulant durant la 3ème pleine lune.
La légende raconte que 1250 disciples rendirent visite au Bouddha afin de lui rendre hommage (et ce, sans se concerter au préalable, parfaitement mon bon monsieur). Durant ce jour, chaque année, les bouddhistes doivent suivre certaines règles comme par exemple, faire des dons aux moines, faire preuve de charité afin d’acquérir du mérite, etc. On peut aussi acheter des oiseaux en cage afin de les libérer (ça me rappel une personne qui à partager ma vie, et qui, sur les marchés, souhaitait acheter des escargots dans l’unique but de les libérer… voilà c’est dit). Durant ce jour donc, les plus de 35 temples de l’ancien quartier de la ville de Chiang Mai et les plus de 90 en périphérie se voient assailli d’un raz de marée bouddhique. Le truc assez fou c’est que tout le monde y assiste avec beaucoup de respect, petits et grands, riches et pauvres, j’y ai même vu des punks, bougies et encens à la main, faisant leurs trois tours de chedi pour probablement, invoquer la toute-puissance bouddhique afin qu’elle dispose un éventuel concert de NO-FX dans une des salles de leurs villes (et je les rejoins grandement, les concerts sont plutôt catastrophiques ici).
Ce soir donc, je suis allé dans 4 temples et j’ai pris de grosses claques tout au long de cette soirée: la beauté, le calme, la communion, le feu, les bougies, l’encens, les sourires, les chants de mantra, l’or, les rituels et j’en passe. Autant de choses qui m’ont encore plongé dans un état second face à toutes ces merveilles.Makha Bucha est le genre d’endroit où il faut vraiment être pour le croire tellement c’est fifou.
Premier temple : Wat Jed Yod:
A genre 5 minutes à pied de mon QG. Il faisait encore jour lorsque j’y suis allé et les rituels étaient déjà présents. Première chose mon grand : On ne rentre jamais chaussé dans un temple et même, si après t’es vraiment motivé, tu t’approches de l’autel à genoux (mais ça t’es pas obligé parce que quand même, ça fait mal à force) . Il y a des couleurs partout, des gens qui prient et de l’encens à profusion.
Deuxième temple : le temple inconnu dont il faut que je retrouve le nom
Celui-ci est différent car un peu plus grand, il y a une grande pièce ou les gens méditent et répètent des mantras.
Comme je suis un mec cool, je t’ai même enregistré l’ambiance des lieux.
Troisième temple: Wat Chedi Luang, L’école des moines, première zone.
Super grand, plein de surprises, je me souviendrai notamment, de ce bâtiment haut de plafond sur lequel pendent des milliers de fanions bouddhiques. J’ignore encore ce qu’ils sont censés représenter mais c’est assez impressionnant. Sur le rond point à l’entrée, des gens brûlent des bougies et de l’encens.
Quatrième temple: Wat Umong
Mon préféré, caché dans une forêt vallonnée, de nombreux tunnels y ont été creusés.Ces derniers auraient hébergé plusieurs semaines des manifestants venant trouver asile. Je n’y serais jamais allé si mon boss ne m’y avait pas invité. Un calme Olympien règne parmi la foule qui ne bouge pas tant que le mantra récité par les moines, plus haut, ne s’achève. Nous sommes donc dans les escaliers à attendre dans le noir, éclairés à la lueur de nos bougies illuminant les filets de fumée des multiples bâtons d’encens que nous avons tous entre nos mains.
Une fois le mantra terminé, les gens descendent nous laissant enfin monter. Le chedi (tu te souviens hein?) , de pierre, est immense et il faut en faire trois fois le tour, au rythme du mantra récité par les moines. Cela nous auras pris peut être 15 minutes. Autour du chedi, il y a les moines puis une barrière de bougies posées sur un petit muret où sont également disposées, les offrandes avant d’être ramassées par ces derniers.
Quatrième temple bis: Wat Chedi Luang, L’école des moines, seconde zone
Cerise sur le gâteau, bouquet final, vin rouge côte de bœuf sauce échalotes, Des milliers de bougies sont disposées sur le sol, certaines mêmes flottent sur le ruisseau qui parcourt la place. Il y a un bouddha sous un arbre, surplombant toutes ces sources lumineuses. Un moment très fort, c’est calme, les gens sont en communion. Putain qu’est-ce que c’est beau…
Bref, Makha Bucha, un truc à mettre sur ta todo-list mon petit. Vraiment.
Je t’embrasse bien salement.
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