Deux mois plus tard au Liberia

OUIIII je sais ça fais un bail.

Bon, qu’on se le dise, une vie au Liberia constitue une expérience bien à part. Même si mon boulot est toujours de m’occuper de morveux, la vie est tout de même différentes: Moins de « fun » outdoor de par ses infrastructures limitées et pas de moyens de locomotion a notre disposition. D’un autre cote, j’ai plus(+) de boulot, plus de projets, plus d’exposition de mon travail, du dépaysement, des collègues bien chouettes et un vélo!

En fait, j’adore cette vie mais mes proches me manquent bien plus que lors de ma période bridée.

Colère, impuissance, frustration

Marilyn, une de mes voisines, n’as plus de mari car ce dernier et mort d’Ebola. Un matin, elle vient vers moi: « Thomas, tu peux prendre une photo de moi, tu comprends, j’ai plus de mari, faut que je m’inscrive sur Facebook! ». Bon, pourquoi pas! Je m’exécute tout en m’interrogeant sur le moyen de diffusion de cette photo lorsque l’on a ni électricité, ni ordinateur. Elle a pris en charge Elisabeth, 7 ans, qui a perdu ses deux parents d’Ebola. Ces derniers n’ont pas de revenus car il n’y a clairement pas de travail au Liberia lorsque tu n’as que fait l’école d’autant plus que beaucoup de gens ne savent lire ou écrire.

Le bar, Anglers, dont le parking contient tant bien que mal de nombreuses voitures estampilles « UN » et qui jonche notre maison, fait face a la maison de Marylin. Ce dernier a décider qu’il fallait raser toutes ces habitations (une cinquantaine de personnes vivent ici) pour y faire un parking car les clients se garent à une vingtaine de mètres actuellement (et qu’il est dur de marcher devant la pauvreté). « Ces derniers seront probablement re-localisés dans un bidonville avec maison en tôle qui ne tiendra pas 6 mois » commente un des habitants.

Contrairement à mon expérience à Chiang Mai en Thailande ou je n’ai vu la dureté de la vie locale que dans certains cas bien spécifiques ou tout au moins, non visible a chaque coins de rue. Ici, c’est monnaie courante et ce dans toute la ville. On relate des violes, de la violence, des droits bafoués, des conditions de vies misérables et j’en passe. L’autre soir, en rentrant d’une boite de nuit assez pathétique, le taxi nous ramène et sur le bord de la route, une femme pleure déphasée. Le taxi s’arrête. « On m’as battu et vollé tout mon argent » Dit-elle en pleurant. Le taxi nous demande si cela nous dérange si il la ramène chez elle avant nous.

Dans le bidonville
Dans le bidonville

Libériens?

Loin de moi l’idée de véhiculer l’idée que les Libériens sont hostiles, inhospitaliers ou que le pays est dangereux. c’est sur que si tu te bases sur les documentaires Made in Vice (qui altère la réalité d’un pays tout entier pour faire du sensationnalisme) tu ne vas nulle part.

Il est vrai qu’on t’abordes pour de l’argent car les gens n’ont pas de quoi manger ici. Parfois tu donnes 1$, parfois tu expliques que tu ne peux pas donner à tous le monde et ça se termine souvent par des discussions et des sourires. On trouve des enfants de moins de 10 ans travaillant dans la rue, des adolescents dans des décharges improvisées au milieu de nulle part, cherchant ce qu’ils pourront peut être revendre. Tu vas boire un coup dans un bar et tu as cet enfant seul qui se débrouille en vendant des biscuits et qui ne peux plus aller a l’école.

Une des étudiantes habitant à West Point
Une des étudiantes habitant à West Point

Apres, lorsque tu te promènes dans les rue, tu peux entendre des ‘Hey! White Man!’ juste pour te faire un signe de la main et un sourire qui égaleront ta journée. Il n y a pas de touristes, le pays est en pause, rien n’avance, les politiques s’en fichent royalement (Pourtant, le pays est plein de ressources en tous genres). Parfois, des gens te remercient d’être la et de partager un peu de leur quotidien. Lorsque l’on interroge les habitants de West Point leur demandant quelle serait la première chose à améliorer qui les rendraient plus heureux, eux, et leurs famille, les principales réponses concernent l’éducation et les opportunités professionnelles. Souvent, lorsqu’on leur demande ce qu’il faut faire pour créer des emplois, on nous réponds qu il faut + d’ONG afin de venir en aide aux gens tout en créant de l emploi, l’offre et la demande en sois!  Beaucoup de gens ont une réelle envie d aider leurs communautés mais on ne leur en donne pas les moyens.

Bref, c est un peu en vrac tout ça mais tu comprends hein!

Sam, le chef de la sécurité mais aussi ami et compatriote de soirées arrosées.
Sam, le chef de la sécurité mais aussi ami et compatriote de soirées arrosées.

Une soirée à Monrovia.

Relaxons nous mes Ayeux!

Une soirée à Monrovia, généralement, ça commence à 18h-19h à la maison lorsque l’un d’entre nous se décide à allé voir la « Potential lady » afin de remplir notre besase de houblon brassé. Je m’interroge toujours sur la signification du nom de ce bar. Potential Lady. Çà veut dire quoi? Que tu es potentiellement une femme? ou bien alors que tu as l’apparence d’une femme mais qu’a l’intérieur de toi vie un monstre au regard aiguisé qui m’assassine lorsqu’a chaque fois tu me demandes « T’as ramené mes bouteilles vides cette fois? ».  Bref, la bière du coin se nomme la « club beer » et malgré son prix (2$ pour 75cl), elle est meilleur qu’une heinecken ou une kro (en même temps pas trop difficile). Une fois retourné dans notre demeure impénétrable de par ses murs de 2.5m couverts de barbelés et supervisés par 2 gardes au minimum. On picole tranquillou tout en faisant des vidéos débiles avec Matt et Laura et en s’amusant avec Baby Katie.

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Lorsque l’heure approche et que l’on se sent poussé des ailes. On appelle Alpha. C’est un taxi qui roule en voiture banalisée. Il a toute une armée de type qui bosse pour lui. Je sais pas trop si c’est legal mais il est sympa. On paye 5$ la course.

Saje?

Alors Saje, sans trop de surprises et, comme 90% des bars ou l’on trouve quelques expats, tenu par des Libanais. On retrouve tous les mets du Liban et comme presque partout et il est possible de fumer la chicha. Les boissons, elles, restent locales. Généralement, on se pose puis on va faire les cons la ou les gens dansent. L’autre soir, comme d’habitude, on se fait aborder par des prostitués qui commencent à se croire un peu trop serré dans cette boite chantent les sardine (What? Du Patrick Sebastien… La France me manquerait tant que ça?!).  Bref, j’appellerais ma compagne de danse « le Truck ». En effet, cette dernière se rapproche probablement du quintal, dispose de pares-buffles imposants et dévoilés au grand jour. A l’arrière, au vu d’une direction vraiment peu fiable, un chargement de différentes variétés d’alcool. 5 secondes ont suffit pour me retrouver avec « Le Truck » qui prends un peu trop les choses en main et ce dans tous les sens du termes. Je la repousse doucement en lui expliquant que mon entrejambe est ma propriété et que j’aime à négocier avant d’en faire un prêt. Le temps passe, j’ai envie de me barrer. On se retrouve à 4. Matt continue la discussion avec « son épouse » car il est amoureux ce soir. Mon « truck » quand à elle, me proposes des services « gratuit » car je suis « handsome ».  Certes le concept de gratuité est cher à mon cœur mais vois tu,  le fait de faire l’amour à un camion ivre de probablement 100ème mains, malgré une certaine ouverture d’esprit pour le domaine intime,  n’eveil pas même une demi molle. Bref, Elle est « amoureuse » de moi et commence a ne pas comprendre pourquoi je ne veut pas d’elle. « Tu n’aimes pas les noirs? », « Je ne te plait pas (tout en dégrafant le peu de boutons restant fermés de son chemisier) », « Tu préfères ma copine? ». Non, comment dire, tu ne tiens pas debout, et puis… Non, juste non, c’est une bonne raison non! Bref, j’arrive a m’en défaire et motive mon pote a rentrer. On décide de marcher un peu afin d’éviter les taxis rabatteurs à la sorti qui risquent de charger la note. 40 mètres plus tard, une nana déboule de je ne sais ou avec la ferme intention de nous suivre. Probablement sous crac ou autre, elle nous lâche pas et on commence à être ferme en lui disant qu’elle ne peut pas venir. Rien à faire, on court, traverse, impossible de s’en débarrasser. Elle me pique mon shweps (oui un shweps), ok, garde le mais vas t’en. Elle continue de se coller a nous tout en rigolant et titubant. On croise un ami, Koulibali, dans la rue. Ouf, ce dernier veut nous vendre de l’herbe. On marche un peu avec lui et cela fait fuir notre furie.

Bon c’est pas tous les jours comme ça mais c’est souvent assez folklore niveau animation.

Mickey, Minnie et Josette
Poser sa pèche constitue parfois un acte de réflexion.

En parlant de weed tient, ici, ça coûte que dalle: 5$ pour 10 grammes(contre 60-120€ en France) et je ne m’en prive pas car elle n’est pas forte, juste ce qu il faut! Le week-end on fume et puis on se met sur le toit a jouer de la guitar et de l’harmonica tout en contemplant cette ville folle qu’est Monrovia. Parfois aussi, on enregistre des freestyles de hiphop désastreux.

Colloquoi?

Le colloquial est la langue du Liberia, c’est de l anglais sauce arachide. C’est un peu le bordel quand quelqu’un converse avec toi. En gros si quelqu’un te pousse dans la rue il va te dire  » Noma bro » ce qui veut dire « pardon mec ». Ce à quoi tu peux répondre, si tu refuses les excuses,  par un fière « I don’t take it!!! » avec un accent et une vivacité bien trempée, D’ailleurs les accents ici c est pas mal, On ne m appelle pas Thomas mais ToeMousse. Thirty three, ça donne teuti-tee. On ne dit pas bonjour le matin, on dit juste le prénom de celui que l on croise.

Le boulot

Ca se passe Nikel, grosso modo, c’est beaucoup de photos et du reportage aussi (dernier ici). En plus d’interroger la population de West Point (le lien plus haut), je vais devoir faire de même avec un peu tout ce qu’on peut trouver a Monrovia afin de créer du contenu pour les réseaux sociaux. A ce sujet, c’est moi qui ai la tache de gérer le compte instagram de l’asso. Ca parait cool comme ca mais en fait c est bien chiant car tu dois trouver du contenu tous les jours et mettre des #hashtags bien pourris … J’ai quelques projets vidéos et je reçois du matos sous peu afin de pouvoir commencer. Ce qui me saoulait un peu c’était les horaires: 7h-15h,  sachant que ma boss est aux USA, je ne reçois les mails que vers 13h ou 14h et c’est juste super relou de commencer a bosser quand tu dois débaucher. Du coup, hop négociation et a moi la liberté!

Concours d orthographe
Concours d orthographe
Mon assistant personnel qui prend soins de mon meteriel
Mon assistant personnel qui prend soins de mon matériel
Classe "Achieve"
Classe « Achieve »


Vous me manquez mes lapins.

 

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